J'avais tout fait pour empêcher ça... Et le constat de mon échec était lourd à supporter. Je m'en tirais avec quelques brûlures mais la plupart des victimes de l'attentat n'avaient pas eu cette chance. Beaucoup d'entre eux se trouvaient à mi-chemin entre la vie et la mort.

Je sortis mon téléphone, histoire d'appeler Wally qui devait certainement commencer à s'inquiéter que je ne donne plus de nouvelles... Comme en témoignait le nombre d'appel manqués et de sms qui emplissaient l'écran d'accueil.

Je tentais d'appeler mais pas de réponses... Sûrement qu'il s'était endormi. Autant laisser un message histoire de le rassurer à son réveil. J'attendis que le bip sonore puis enregistrait ma voix, m'éloignant temporairement du brouhaha qui régnait dans le hall.

- Salut Wally... Désolé si tu t'es inquiété j'ai été pas mal occupé ce soir. Enfin bref tu verras tout ça aux infos demain. Bonne nuit p'tit gars...

Alors que je regagnais le hall, je fus plusieurs fois bousculé par les médecins et les infirmières qui passaient de chambre en chambre pour des soins d'urgence... Ou pour vider les chambres.
Arson aussi était dans là. Il avait apparemment réussis à réchapper de l'attentat et s'en tirait plutôt bien lui aussi. Pourtant quelque chose ne semblait pas aller... Il avait l'air ailleurs.

Il y avait de quoi... Fleet, sa partenaire, avait bien failli y passer et beaucoup de ses collègues étaient morts ou gravement blessés. Il se leva d'un bond de sa chaise, filant comme une flèche... À un tel point qu'il ne m'avait pas vu semblait-t-il, puisqu'il me rentra dedans... Bien que de faible impact, le choc sembla le désorienter. Ses blessures étaient-elles plus graves que... ?

Ses yeux !

Ils étaient devenus rouges... Ou alors j'avais rêvé... Non non impossible ! J'avais bien vu.

- Vous allez bien Jack ? Qu'est-ce que c'était que ça ?

Je n'était donc pas le seul à dissimuler un secret gênant semblait-il...

- M. Allen !! Excusez-moi encore pour cette malheureuse bousculade, j'avais la tête ailleurs. Du moins, je suis heureux de vous voir. Je m'inquiétais sur le fait que vous avez disparu.

Il semblait ne pas avoir entendu... Après tout j'avais peut être mal vu. De toute façon, comment pouvais-je faire confiance à mes perceptions à cette heure de la nuit et dans un état aussi pitoyable ? Mieux valait oublier tout ça.

- Moi aussi à vrai dire votre disparition m'a préoccupée... Content de voir que vous vous en êtes tirés tout de même, on avait pas besoin de perdre plus de bons flics.

-  À ce que je vois, vous aussi vous avez réchappé au pire. Vous vous êtes fait ça comment ?  Pour ma part je fut secourue par le martien, il m'a sauvé de justesse d'une grenade, c'est une chance n'est ce pas ? Enfin c'est bête de dire cela pour un policier, mais heureusement qu'il y a des personnes comme lui ou l'homme en rouge pour épauler les force de l'ordre, car nous ne sommes pas fait pour de tels événements.

- C'est sûr... Si ce type en rouge ne m'avait pas évacué, ces crapules m'auraient sûrement étendues pour le compte. Du reste je ne peux qu'être d'accord avec vous, la police ne peut pas grand chose face à ce genre de fous furieux... C'est l'armée qu'il nous aurait fallu.

Ces types étaient trop bien coordonnés. Même mes pouvoirs et ceux du Martian n'avaient pas suffit. Nous avions beau être capable de l'improbable, nous n'étions que deux... Et ce plan avait été pensé pour mettre en échec toute la police de Gotham. Même doué des meilleurs intentions du monde et de beaucoup de bonne volonté, notre intervention était vouée à l'échec... Du moins c'est comme ça que je voyais les choses désormais.

-  Il n'y a sans doute plus de train à cette heure. Vous avez prit une chambre d’hôtel ou quel que chose comme ça ? Au pire des cas, j'ai une chambre d'amis qui n'a jamais servie. De même si vous restez, nous aurions sans nul doute besoins de vous demain pour rechercher des indices sur les lieux des drames, vous êtes plutôt doué pour cela. Quand dites vous ?

Ma foi l'offre était tentante. Je ne tenais pas vraiment à passer une nuit seule à l'hôtel ou dans cet hôpital...  En compagnie d'un collègue c'était déjà pas si mal.
Quant aux analyses, Flash ayant merdé, c'était maintenant à Barry Allen de rattraper le coup... Et si je pouvais trouver quoique ce soit qui me permette de remonter aux enfoirés qui avaient planifié tout ça, je ne me priverais de les mettre en tôle avant qu'il n'ait eu le temps de dire "ouf".

- Le programme me convient ma foi ! J'accepte votre hospitalité avec grand plaisir et je participerai aux recherches vous pouvez compter sur moi !

Nous sortîmes ensuite de l'hôpital après qu'une infirmière se soit assurée qu'Arson était bien en état de conduire.  Je n'aurais jamais cru être aussi heureux de retourner dans la voiture de mon collègue de Gotham : tout valait mieux que cet horrible hôpital qui me rappelait bien trop les conséquences de mon échec...